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EXPOBETON 2018 : Bussa dévoile les stratégies du Gouvernement !

21/09/2018

Il se tient, du 18 au 21 septembre 2018, au Pullman Grand Hôtel, la troisième édition de l’EXPOBETON, avec pour thème : ‘’Le Corridor Ouest de la RD Congo, Projets à développer et Opportunités d’affaires ‘’. Appelé à développer le sous-thème : ‘’Protectionnisme et libre-échange, politique du Gouvernement de la RDC‘’, le Ministre d’Etat, Ministre du Commerce Extérieur, Jean-Lucien Bussa Tongba, au regard du dualisme avéré entre, d’une part, le libre-échange et, de l’autre, son anti thèse, le protectionnisme, s’est attelé, étant donné le besoin de construction des économies africaines ainsi que le contexte actuel de la mondialisation, à nuancer ces deux concepts. En effet, pour le Ministre d’Etat Bussa Jean-Lucien, le libre-échange est un système économique favorable à la libre circulation des marchandises et des services entre les Etats. Il est naturellement un système libéral. Cette liberté se traduit, argumente-t-il, dans les faits, par l’absence de barrières douanières au commerce entre les nations et oblige les entreprises nationales à rester compétitives et à améliorer leurs techniques de production. S’agissant du protectionnisme, le Ministre d’Etat renseigne qu’il s’agit d’une politique qui cherche à protéger l’économie, mieux le commerce et l’industrie d’une nation ou d’une zone géographique de la concurrence d’origine étrangère par des mesures gouvernementales. Cette politique économique, précise-t-il, vise l’équilibre de la balance commerciale lorsque des importations massives impactent négativement la production locale. Ainsi, les stratégies du Gouvernement Congolais, à travers le Ministère du Commerce extérieur qu’il pilote,  s’inscrivent dans dynamique de protection vis-à-vis des importations et la promotion des exportations. De ce qui précède, tout en restant dans le cadre des Accords des systèmes commerciaux multilatéral, régional ou sous régional, le Gouvernement de la République, par le biais du Ministre du Commerce Extérieur, a pris des mesures de protection et de sauvegarde de l’industrie locale. Telle est la quintessence des arrêtés portant mesures de restriction des importations des bières et boissons gazeuses, des ciments gris et clinkers, des barres de fer, de la…Farine de froment, du sucre brun que le Ministre au Commerce a prises en 2017 et renouvelé jusqu’en 2019. 

Découvrez, ci-après, l’intervention du Ministre du Commerce Extérieur à la 3ème édition de l’EXPOBETON. 

 

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

 

MINISTERE DU COMMERCE EXTERIEUR

 

3EME EDITION DE L’EXPOBETON RD CONGO 2018

 

Thème : ‘’Protectionnisme et libre-échange, Politique du Gouvernement de la RD Congo ‘’

 

Par son Excellence Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre du Commerce Extérieur

 

Jean-Lucien Bussa Tongba

 

Pullman Grand Hôtel, du 18 au 21 septembre 2018

 

Ville-Province de Kinshasa

◾Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

◾Excellence Monsieur le Vice-premier Ministre, Ministre des Transports et Voies de Communications ;

◾Messieurs les Ministres et Vice-ministres, membres du Gouvernement ;

◾Mesdames et Messieurs les Chefs des Missions Diplomatiques ;

◾Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations internationales et des branches Spécialisées des Nations Unies ;

◾Messieurs les Gouverneurs de la Ville-Province de Kinshasa et de la Province du Kongo central ;

◾Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo ;

◾Mesdames et Messieurs du Secteur privé et de la Société Civile ;

◾Distingués Invités, à vos titres et qualités respectifs,

A l’occasion de la 3ème édition de l’EXPOBETON RDC 2018, placée sous le thème central : ‘’Le Corridor Ouest de la RD Congo, Projets à développer et Opportunités d’affaires ‘’, il m’a  été demandé de développer le sous-thème intitulé : ‘’Protectionnisme et libre-échange, politique du Gouvernement de la RDC ‘’.

Avant toute chose, permettez-moi de remercier le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, pour son engagement personnel à la réussite de cet événement.

Je voudrais aussi adresser mes remerciements les plus sincères aux organisateurs pour m’avoir convié à ces assises et, également, à l’endroit de toutes les personnes ici présentes qui, en dépit de leurs multiples obligations, ont accepté de rehausser de leur présence à ces journées de réflexion.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, 

De prime abord, il y a lieu de relever le caractère dichotomique du sujet qui m’est proposé. Bien que beaucoup de thèmes économiques présentent ce caractère, le libre-échange et son anti thèse le protectionnisme en présentent de plus éloquent. Cependant, étant donné le besoin de construction de nos économies ainsi que le contexte actuel de la mondialisation, il convient de nuancer ces deux concepts.

Le libre-échange est un système économique favorable à la libre circulation des marchandises et des services entre les Etats. Il est naturellement un système libéral. Cette liberté se traduit, dans les faits, par l’absence de barrières douanières au commerce entre les nations.

Le libre-échange permet l’augmentation de la taille des marchés, les entreprises peuvent réaliser des économies d’échelle et par conséquent, baisser les prix des produits à vendre. Il oblige les entreprises nationales à rester compétitives et à améliorer leurs techniques de production.

C’est ici qu’il convient de souligner que l’ouverture du marché mondial, du fait de la libération économique, a permis l’émergence des pays comme la Chine, le Brésil, l’Inde et autres. Les produits fabriqués dans ces pays sont exposés vers les pays industrialisés, et leur ont permis d’atteindre une croissance économique importante qui s’est accompagnée en général d’une amélioration des conditions sociales de leurs populations.

Cependant, le libre-échange n’a pas que des avantages, quel que soit le niveau de développement des pays.

◾Il peut constituer une menace pour une économie, si les biens et services importés coûtent moins chers que ceux, de même nature, produits par l’industrie      nationale ;

◾Il peut enrayer tout un secteur industriel d’un pays, comme c’est le cas de notre secteur textile, qui paie le frais des importations similaires à moindres coûts, et
◾Il peut également être à l’origine de la destruction d’emplois, les entreprises préférant se délocaliser dans les pays où les coûts de production sont bas.

Telle est, en réalité les sous-entendus de la guerre commerciale d’aujourd’hui entre les Etats-Unis, la Chine et l’Europe. Aujourd’hui, les USA, une économie ultralibérale, fait recours aux mesures protectionnistes en déphasage apparent avec l’idéologie libérale. C’est dans l’intérêt bien compris de son économie.

Quant au protectionnisme, il s’agit d’une politique qui cherche à protéger l’économie, mieux le commerce et l’industrie d’une nation ou d’une zone géographique de la concurrence d’origine étrangère par des mesures gouvernementales.

Cette politique économique vise l’équilibre de la balance commerciale lorsque des importations massives impactent négativement la production locale. Il peut s’agir d’une mesure ponctuelle qui sert à protéger une industrie naissante ou voie de développement et qui a besoin d’une intervention étatique pour croître, et in fine faire face à la concurrence extérieure. Il peut s’agir également des moyens mis en œuvre pour refaire la santé d’un secteur de production fragilisé ou encore pour protéger les populations locales des importations nocives.

Rappelons que dans le cadre du système commercial multilatéral, certaines mesures sont prévues pour protéger les industries menacées par les importations massives. Il s’agit notamment des mesures de sauvegarde et des mesures compensatoires. Le protectionnisme reste compatible au principe de régulation étatique de l’économie et permet d’éviter les ruptures de certains équilibres économiques.

Distingués invités, 

Le protectionnisme peut prendre plusieurs formes :

Primo, il est exercé principalement par la voie des barrières non tarifaires, parmi lesquelles on peut citer : les dispositions réglementaires ou les restrictions quantitatives des importations, notamment le contingentement ou l’imposition des quotas d’importations ; l’exclusion systématique des entreprises étrangères des marchés publics ; les restrictions volontaires des expositions ; les subventions et autres aides publiques en faveur de l’industrie nationale, etc…

Secundo, le protectionnisme est aussi exercé par voie des barrières tarifaires, qui consiste à l’augmentation excessive des droits de douane sur les produits importés. Ces droits influent sur le prix des produits importés afin de décourager leur demande intérieure.

Ces pratiques peuvent se justifier pour des raisons de préservation des emplois, de renflouement de caisses de l’Etat, d’aide aux industries naissantes ou en restructuration ou encore peu solides pour affronter la concurrence étrangère.

Cependant, le protectionnisme ne peut apporter une réponse aux inconvénients du libre-échange. En revanche, il instaure en règle générale un climat de tension entre les pays. En effet, un pays qui met des barrières au libre-échange se voit souvent limité dans ses exportations du fait des mesures de rétorsion venant de ses partenaires commerciaux. (USA-CHINE)

Dans son histoire longue d’industrialisation, Amsden (2001) estime qu’un seul pays s’est développé en libre-échange la Suisse. Tous les autres ont eu recours à la protection pour développer l’Industrie. Même la toute puissante Angleterre met en œuvre, dès le XVI siècle, des mesures de protection contre les importations pour soutenir ses fabriques de vêtements en laine, protection qu’elle renouvellera dans d’autres domaines. Les Etats-Unis, la France, puis la Prusse devenue Allemagne ainsi que le Japon de l’après-guerre élargissent et modernisent la panoplie du protectionnisme industriel qui apparait comme condition nécessaire de l’industrialisation. A court terme, la protection engendre la baisse du revenu réel due au renchérissement des produits disponibles sur le marché intérieur. Mais seule la protection permet de développer les apprentissages et d’accumuler les compétences et les économies d’échelles qui, à long terme, permettent de transformer l’industrie « dans l’enfance » en une industrie compétitive. Car en effet, en l’absence de protection, le nouveau venu ne peut franchir la barrière à l’entrée que constituent les seuils d’échelle car il n’a pas le temps de se développer. L’un des éléments du carré magique de la politique industrielle dans le modèle de rattrapage se trouve être la protection vis-à-vis  des importations et la promotion des exportations. Les stratégies du Gouvernement Congolais, à travers mon Ministère s’inscrivent dans cette tradition et cette dynamique.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

La politique du Gouvernement de la République en matière commerciale consiste à développer un environnement économique propice aux échanges tant intérieurs qu’extérieurs. Elle n’est pas celle de cloitrer l’économie nationale dans l’autarcie, mais d’une ouverture rationnelle, susceptible de booster la production intérieure, de créer les emplois, et par ricochet de réaliser le bien-être de la population.

Ainsi, sur le plan mondial, la RDC a adhéré à l’organisation Mondiale du Commerce, OMC en sigle, Institution qui érige les règles qui régissent le système commercial multilatéral.

Les Accords de l’OMC, que la RDC a signé, affirment le principe de la non-discrimination et leur application dans des conditions d’égalité à tous les partenaires commerciaux ainsi que le principe de consolidation des droits de douane, tout en autorisant des exceptions dans certaines circonstances, notamment dans les cas (i) de vente déloyale à bas prix ou des mesures dites de dumping (ii) des mesures d’urgence limitant temporairement les importations en vue de ‘’sauvegarder ‘’ les branches de productions nationales menacées, etc.

En outre, la RDC est signataire du récent accord de Facilitation de Commerce, qui prévoit plusieurs avantages pour les pays les moins avancées afin de leur permettre de bénéficier des avantages d’adhésion au système commercial multilatéral.

Au plan régional, outre sa participation aux zones de libre-échange de la CEEAC, son adhésion à la SADC et au COMESA, la RDC a signé, le 21 mars de l’année en cours, l’Accord créant la zone de Libre-Echange du continent Africain, ZLECAF en sigle. En posant cet acte, elle s’est engagée, en accord avec les autres pays membres de l’Union Africaine, à accélérer le processus d’intégration régionale par la mise en place d’un marché commun africain.

Cet espace ambitionne  de faire de l’Afrique le plus grand marché unique du monde, avec comme objectif la réduction des barrières et la promotion des échanges intra- africains. Les projections de la commission Economique de l’Union Africaine y relatives que la mise en œuvre de la ZLECA aura pour effet :

◾Le développement des échanges commerciaux intra-africain, attendu à 52,3 %, soit un total de 345 ?6  milliards d’USD, partant de 17 % actuellement ;

◾Les salaires réels des travailleurs non qualifiés sont également attendus à la hausse ;

◾La transformation structurelle et industrielle de l’Afrique ainsi que la création de chaines de valeurs régionales, voire continentales, en seront induites ;

◾La réduction considérable des  barrières tarifaires et la suppression des barrières non tarifaires, résultant de la pluralité de communautés économiques régionales, et la facilitation des échanges qui en découle, consacreront l’élargissement de marchés pour le commerce des marchandises et des services, avec des externalités positives.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

L’appartenance de la RDC au système commercial multilatéral et son adhésion à l’intégration régionale ne peuvent, aucun moment, enfreindre les intérêts supérieurs de la nation ou empêcher le gouvernement de la République à réguler les importations et les exportations dans le but d’atteindre son objectif ultime, à savoir la réalisation du bien-être de sa population.  

Il convient, pour mieux appréhender mon propos, de rappeler que l’économie de notre pays est extravertie, caractérisée par :

◾La production intérieure dominée des matières premières minières et, dans une moindre mesure, agricoles destinées essentiellement au marché extérieur ;

◾Les intrants et le fonctionnement provenant essentiellement de l’extérieur ;

◾La structure des importations dominées par des produits manufacturés.

Cette extraversion rend l’économie congolaise plus vulnérable aux chocs exogènes. Cette situation ne peut infiniment demeurer ainsi. Il ne sera nullement question de participer passivement à la disparition d’autres branches de notre industrie, à l’instar de celle du textile que j’ai relevé auparavant.

Par ailleurs, l’insignifiante qualité de ses infrastructures de transport et voies de communication et l’étroitesse de la structure de ses exportations non diversifiées constituent un frein à sa participation au développement du commerce international et intra-africain. Il lui faut donc des infrastructures adéquates et politiques conséquents. Ce à quoi le gouvernement s’attèle à réaliser.

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, 

C’est pour cette raison que, tout en restant dans le cadre des Accords des systèmes commerciaux multilatéral, régional ou sous régional, le Gouvernement de la République, par le biais du Ministre du Commerce Extérieur, a pris des mesures de protection et de sauvegarde de l’industrie locale. Telle est la quintessence des arrêtés portant mesures de restriction des importations des bières et boissons gazeuses, des ciments gris et clinkers, des barres de fer, de la…

Farine de froment, du sucre brun que j’ai pris en 2017 et renouvelé jusqu’en 2019.

Par ailleurs, des réflexions sur le développement des créneaux de transformations structurelles, visant l’introversion de l’économie nationale à l’effet de promouvoir un marché intérieur prospère, et simultanément à réduire les importations, ont été faites en avril dernier, à l’occasion de la Table ronde organisée par le Ministère du Commerce Extérieur.

S’agissant de la politique d’exportation, le Gouvernement de la République a pris l’initiative, par l’entremise du Ministère du Commerce Extérieur, de mettre sur pied l’Agence Nationale de Promotion des Exportations, ANAPEX en sigle, dont les objectifs poursuivis sont : (I) l’amélioration du pilotage de la politique des exportations ; (II) la participation active à l’intégration régionale ; (III) le renforcement de l’offre et de la compétitivité des produits congolais d’exportation ; (IV) l’acquisition d’une meilleure maitrise de la demande extérieur ; (V) le positionnement du « label d’origine congolaise » ; et (VI) le bénéfice maximal de la mondialisation dans trois dimensions : échanges commerciaux, mouvement de capitaux et investissements directs étrangers.

–Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

-Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs ;

-Distingués Invités,

Les exportations et les importations étant les deux facettes de la médaille «Commerce International», les premières citées peuvent contribuer à diversifier et à sécuriser les économies tandis que les secondes peuvent favoriser le développement par le transfert de la technologie et des produits à moindres coûts. 




Source : Par La Prospérité, via IMCongo.com