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Cimetière privé Entre Ciel et Terre : Le Ministre Lumeya vient d’en interdire l’exploitation aux Ongs

19/01/2018

Le Ministre des Affaires Foncières, Lumeya Dhu Maleghi tape du poing sur la table. Il a pris samedi 13 janvier 2018 des mesures conservatoires portant interdiction de l’exploitation des concessions de cimetière par les privés. Plus question donc d’accorder des concessions de terre à usage funéraire aux organisations non gouvernementales exonérées des taxes mais qui se retournent, par la suite, contre l’État en exhibant de manière ostentatoire leur penchant commercial. 

« J’ai pris d’une façon conservatoire une mesure interdisant de confier les concessions des terres aux privés, des concessions à usage funéraire. Plus question de confier les concessions foncières aux privés pour exploiter les cimetières. J’ai pris cette mesure conservatoire à cause de la triste expérience de cimetière baptisé « Entre Ciel et Terre ». 

Après les pluies diluviennes qui ont causé mort d’homme dans la capitale et malgré l’intervention du gouvernement, la plupart de familles de victimes n’ont ps pu, par exemple, inhumé les leurs au Cimetière Nécropole Entre Ciel et Terre. Une seule raison : les coûts exorbitants des caveaux. A vrai dire, c’est un cimetière des riches. Pourtant, au départ, l’objet de la création de ce cimetière était social. Les faits ont interpellé le Ministre des Affaires Foncières. 

Très clair que l’expérience de l’Ong entre Ciel et Terre a démontré que le caractère humanitaire vanté pour l’obtention des documents n’était qu’un leurre mais que c’était, par contre, du pur commerce. Pas de sépulture à moins de 1500 dollars. La facture est toujours salée s’il faut enterrer quelqu’un là-bas. Le caveau va de 1900 dollars à 15.000 dollars voire même à 19.000 dollars. Donc, une tombe à un prix anti social. 

« L’ Ong entre Terre et Ciel n’utilise pas la concession de terre lui attribuée à des fins non lucratives », affirme certaines sources. La vocation première pour laquelle elle a obtenu la grande bande de terre est reléguée au second plan. Bénéfices sur bénéfices. La pénible expérience de l’Ong Entre Ciel et Terre n’est plus à rééditer, affirme un activiste des droits de l’homme. 

Face à cet état de chose, le Ministre Lumeya pense qu’il faut arrêter la duplicité. Désormais, il renonce à accorder des concessions de terre à des fins funéraires aux organisations non gouvernementales « à moins que ça soit dans le cadre d’un partenariat public-privé ». 

« Quand les organisations non gouvernementales demanderont de concessions de terre pour usage funéraire, je n’accorderai plus parce qu’ il est démontré quand à ces jours quand on leur donne, elles se livrent de manière effrénée au commerce. Pourtant, la mission n’était pas pour faire d’énormes bénéfices. Ce qui constitue une grande violation de la loi », assure le patron des Affaires Foncières. 

D’ailleurs, certains activistes de la société civile s’interogent si c’est à quel usage que les privés responsables de ces cimetières avaient-ils formulé leur demande, en son temps, au ministère des Affaires Foncières ? Usage agricole ou funéraire ? Payent- elles des redevances ? L’État est appelé à ouvrir l’œil et le bon ? 

Mais de l’avis de plusieurs connaisseurs en matière fiscale, le caractère social de leurs activités les exonère de beaucoup de choses. 

Ainsi, la formule est trouvée. Pour se soustraire au payement de taxes et impôts, certains responsables des Ongs se réfugient derrière le caractère non lucratif de leurs activités funéraires. Malheureusement en pratique, une fois en possession de documents, ils font le commerce. Un commerce cruel. 

Le Ministre des Affaires Foncières, Lumeya Dhu Maleghi se désole de cette situation et estime qu’il faut stopper l’imposture face à des coeurs inhumains. 

« Nous avions confié aux privés la gestion des corps de nos compatriotes après leur vie, mais nous avons trouvé que c’est plus du commerce. Aujourd’hui à Kinshasa, quand on est pauvre, il est difficile d’enterrer un être cher avec dignité. Cette expérience étant mauvaise, nous ne voulons plus la répéter dans d’autres parties de la République ».

A la recherche des solutions palliatives, L’État, dit-il, va chercher des nouvelles concessions de terre pour ouvrir des nouveaux sites funéraires accessibles à toutes les bourses.

La question sera davantage mûrie au niveau du gouvernement. « C’est aussi ça la responsabilité de l’État », explique Lumeya dépité par la mauvaise expérience de l’Ong Entre Ciel et Terre.

« Je crois qu’il nous appartient, nous, en tant que gouvernement de mettre en place une bonne gestion de cimetière et comme c’est un service public, que l’Etat congolais assume ses responsabilités ». 

« Au lieu de se plaindre », Lumeya a agi, se félicite un père de famille qui n’a pas pu, faute de moyens, enterrer son fils à Nécropole Entre Ciel et Terre. 

Des voix s’élèvent au sein de la société civile pour exiger du gouvernement des enquêtes pour savoir à quelles fins les Ongs qui gèrent présentement les cimetières, avaient-elles obtenu leurs documents ?

Si c’est pour des objectifs non lucratifs, les organisations concernées doivent être sanctionnées, prévient Yvon Kalenga, un membre actif d’une Ong basée à Kinkole. 

Aujourd’hui, il est connu de tous que les familles enterrent les leurs difficilement. Trouver la dernière demeure à un proche est devenu un casse-tête. Et le Ministre Lumeya a vu juste. Il a entendu les cris de détresse de la population. Il compte mettre hors circuit tous les commerçants déguisés en Organisations non gouvernementales qui bénéficient des largesses de l’État mais cochonnnent la population. 

A la question de savoir si une famille qui dispose d’une concession peut l’utiliser pour enterrer ses proches, le patron des Affaires Foncières de la RDC rappelle qu’il faut l’autorisation préalable du Gouverneur de province. C’est une matière qui relève de l’Administration locale, c’est le Gouvernement provincial, le gouverneur de province ou le chef de collectivité qui doit l’apprécier au cas par cas.

 

Source: 7sur7.cd, via imcongo.com